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Delhaize se lave-t-il les mains du comportement indécent de deux de ses franchisés ?
Depuis ce lundi 16 décembre, le personnel du magasin AD Delhaize de la Bergerie à Seraing est devant son magasin pour protester contre la fermeture abrupte de celui-ci et en protéger les marchandises.
« C’est par un simple sms que les travailleuses et travailleurs ont été prévenu·es de la fin de l’activité du magasin. Une méthode particulièrement violente et peu courageuse de la part de patrons qui n’assument pas leurs responsabilités et dont plusieurs personnes se plaignent ouvertement de leur attitude depuis longtemps pouvant être qualifiée de harcèlement moral» explique Patrick Masson, 1er Secrétaire du SETCa, qui précise : « Et quand nous parlons de ne pas assumer leurs responsabilités, nous parlons d’aspects aussi élémentaires que la question des assurances pour couvrir le personnel ou du paiement de sommes dues pour le travail effectué pour ne citer que deux exemples particulièrement illustratifs».
Mais outre le combat qui se mène depuis hier pour permettre aux employé·es du magasin de conserver leur travail et de toucher les sommes qui leur sont dues, c’est aussi la question du système des franchises qui se pose dans ce dossier. « Beaucoup de gens ne voient que le nom de l’enseigne, dans ce cas-ci Delhaize, et pensent être dans un magasin du groupe alors qu’ils sont en fait chez des indépendants qui emploient le personnel à des conditions nettement moins avantageuses pour les employé·es que celles pratiquées dans les magasins gérés en propre. Un système qui est très largement pratiqué dans le commerce mais aussi de plus en plus dans les banques par exemple » constate Patrick Masson qui conclut : « Pour nous, comme organisation syndicale, nous ne pouvons accepter que le groupe Delhaize ne prenne pas également ses responsabilités. Il est trop facile de se retrancher derrière la franchise pour se dédouaner de ce qui se passe dans des magasins qui affichent clairement son enseigne et qui ne vendent que des produits fournis par Delhaize ».
Au-delà du respect dû aux travailleuses et travailleurs par les patrons de ce magasin, ce cas dramatique illustre les dérives de la franchise pratiquée par les grands groupes et questionne directement la responsabilité de Delhaize.