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l'attente fait-elle mourir chez Liberty ?

26/06/2020
Communiqué de presse

 

L’attente fait elle mourir chez Liberty ?

 

 

L’inquiétude grandit de jour en jour en bord de Meuse. Liberty Liège finira-t-elle l’année ? La FGTB Métal et le SETCa tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme : le scénario qu’ils pressentent depuis le début se précise-t-il, petit à petit ?

 

Liberty à Liège, c’est aux alentours de 800 emplois directs. Donc à peu près la moitié de ce qui reste de la sidérurgie liégeoise. Liberty à Liège, ce sont des laminoirs et une filière fer blanc à Tilleur, des lignes de galvanisation ainsi que des lignes de réparation à Flémalle. Des unités vendues par ArcelorMittal, voici un an, au groupe indien Gupta (GFG). A l’époque, les travailleurs avaient déjà marqué leur suspicion sur cette opération qui sentait le coup fourré. Le parfum qui plane sur les usines n’a pas meilleure odeur aujourd’hui. Et la pandémie n’a rien à voir avec ça.

 

Liberty est manifestement à sec de trésorerie, pourquoi ? GFG est fréquemment en litige avec ArcelorMittal sur la lecture de l’accord de transfert. Les fournisseurs sont pratiquement tous payés hors délais, et certains (dont le groupe Mittal, justement, qui s’était engagé à un certain volume) ont à certains moments ralenti leurs expéditions, ce qui retarde la production et donc met Liberty en difficultés par rapport à ses clients. En outre, Liberty tente d’obtenir de ceux-ci le payement des produits finis au moment de la commande et non au moment de la livraison. On a vu des pratiques plus commerciales que ça sur le marché…

 

Raide de trésorerie, Liberty Liège doit ainsi retarder tous les investissements et les modernisations nécessaires : Mittal n’avait plus investi que des broutilles sur ces lignes avant de les vendre. Et l’organisation globale des chaînes de production pâtit évidemment des conséquences de la nouvelle fracture de la structure industrielle du bassin qu’a été la vente à Gupta.

 

Face à ces problèmes de trésorerie, Liberty a demandé une intervention de la Sogepa. Il serait intéressant d’en savoir plus, mais pour l’instant, c’est silence sur toute la ligne. Le Ministère de l’Economie wallonne à l’air d’être tout autant en attente de réponses, est-il baladé également ?

Liberty ne fournit aucune information aux organisations syndicales. GFG avait promis de réaliser un état des lieux dans les 100 jours de la reprise et de faire participer les travailleurs à cette démarche. Cela n’a pas eu lieu, comme on n’a plus entendu parler non plus des 100 millions d’euros d’investissements promis au départ. S’agissait-il d’effets d’annonce ? Quel crédit donner à cela quand les moyens nécessaires à faire fonctionner les installations au quotidien ne sont pas donnés ?

 

La direction locale joue la montre en reportant la tenue du conseil d’entreprise consacré à la situation financière de l’entreprise demandé par l’ensemble des organisations syndicales. D’ailleurs, Liberty ne respecte absolument pas la législation, puisque l’information de base aurait dû être donnée dans les deux mois de la prise de propriété, ce qui vient seulement d’être fait de manière très discutable lors d’un conseil d’entreprise (extraordinaire dans ce cas) qui ne s’est tenu ce 22 juin qu’après, à nouveau, une forte insistance syndicale. Et les réponses apportées aux nombreuses questions des représentants restent peu rassurantes. Le groupe Gupta et la direction qu’il a mise en place à Liège avaient pourtant promis, au moment de la reprise, un vrai dialogue social.

 

Les travailleurs doutent de plus en plus des belles intentions affichées il y a quelques mois. Plus que jamais, la question se pose : Liberty est-il venu à Liège pour faire de l’industrie, ou pour effectuer les basses besognes de Mittal à sa place ?